Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, s’est récemment entretenue avec les organisations étudiantes afin de dresser un premier état des mesures immédiates prises pour soutenir les étudiants face à l’épidémie de covid-19.
Assurer la continuité pédagogique
Priorité a été donnée à la continuité pédagogique sous toutes ses formes. Les formations poursuivront donc leur activité en e-learning. Les examens nationaux et concours prévus jusqu’au 5 avril sont reportés. Leur reprogrammation se fera dans les délais les plus courts possibles en fonction de l’évolution de la situation.
Pour les concours prévus après le 5 avril, des solutions adaptées seront définies sur la base d’une instruction approfondie. Les modalités retenues seront portées à la connaissance des candidats sur une page internet dédiée.
Les établissements seront amenés, dans les jours qui viennent, à adapter leurs modalités de contrôles des connaissances, afin de prendre en compte les impossibilités créées par la situation actuelle tout en veillant à garantir la valeur des diplômes. Dans ce cadre, une attention particulière sera accordée aux étudiants qui devaient réaliser un stage dans le cadre de leur formation et dont le projet est remis en cause.
Accompagner les étudiants qui n’ont pas pu quitter leur résidence universitaire
Certains étudiants n’ont pas été en mesure de rejoindre le domicile de leur famille. Les résidences universitaires gérées par les CROUS demeurent ouvertes pour les accueillir. Les services universitaires de santé seront mobilisés en lien avec les CROUS, les Agences régionales de santé et les centres de santé de proximité afin d’accompagner ces étudiants.
Par ailleurs, afin de ne pas pénaliser les étudiants qui ont quitté le logement géré par les CROUS qu’ils occupaient, le préavis contractuel d’un mois ne sera pas opposable en ces circonstances et aucun loyer ne sera mis à leur charge pour le mois d’avril.
Enfin, les étudiants qui libèrent l’un de ces logements se voient garantir la possibilité, à la levée des mesures prises par le Gouvernement, de bénéficier à nouveau d’un de ces logements.
Combattre la précarité étudiante
Le ministère s’engage, en lien avec les CROUS et les établissements, à ce que la contribution de vie étudiante et de campus puisse dans les meilleurs délais financer des bons d’achats de première nécessité à destination des étudiants qui en ont le plus besoin, notamment ceux qui sont confinés en résidence universitaire.
La situation des étudiants employés dans leur établissement comme agent vacataire temporaire sera également préservée et les contrats ont vocation à être, dans toute la mesure du possible, maintenus pendant toute la période de confinement. Cela concerne notamment près de 20 000 doctorants et plusieurs dizaines de milliers d’autres étudiants.
S’agissant des étudiants salariés en entreprise, ils pourront bénéficier, comme toutes les personnes dans la même situation, du dispositif de chômage partiel mis en œuvre par le ministère du travail.
Quant aux étudiants autoentrepreneurs, ils pourront bénéficier de l’aide de 1 500 euros annoncée le 17 mars.
Enfin, les étudiants boursiers conserveront leur droit à bourses même si, n’ayant pu valider leur stage compte tenu des circonstances particulières, ils se trouveraient dans la situation d’avoir épuisé leurs droits.
Aider les étudiants français à l’étranger
Les étudiants français en déplacement à l’étranger à l’occasion d’un séjour d’études ou d’un échange universitaire, que ce soit dans le cadre du programme Erasmus + ou en dehors de l’Union Européenne peuvent compter sur l’appui du réseau diplomatique et consulaire s’ils s’approchent de la date de fin de leur séjour, si leur université d’accueil est fermée ou s’ils s’estiment en situation de vulnérabilité et pensent devoir rentrer au plus tôt.
Les ambassades et les consulats pourront ainsi assister les étudiants qui le souhaitent et les orienter vers les lignes commerciales appropriées en fonction de la situation de l’intéressé, de l’état de l’épidémie et de la qualité du système de soin dans le pays concerné.
Les étudiants français engagés dans une mobilité internationale dans le cadre du programme ERASMUS + pourront conserver leur bourse tout au long de leur séjour à l’étranger jusqu’à leur retour en France. La commission européenne ayant engagé la clause de force majeure inscrite dans les conventions ERASMUS +, les frais supplémentaires inhérents au retour des étudiants français sur le territoire national pourront être pris en charge par le programme.
Enfin, l’interruption du séjour d’études ne pénalisera aucun étudiant une fois rentré en France. Chaque établissement d’origine prendra les dispositions nécessaires afin de garantir la poursuite d’études.
Ces premières mesure au bénéfice des étudiants seront complétés en fonction de l’évolution de la situation sanitaire. Ils trouveront une première traduction dans le projet de loi d’urgence pour faire face à l’épidémie, ainsi que dans le projet de loi de finances rectificative pour 2020.